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dimanche 16 mars 2014

Ukraine


J’ai fait plusieurs séjours en Ukraine dans le cadre de la coopération Internationale et, sans prétendre que cela fait pour autant de moi un spécialiste, j’ai pu parcourir le pays de long en large et constater de visu à quel point on leur a fait malhonnêtement miroiter la perspective d’une adhésion à court terme à l’union Européenne. De leur côté, ils fantasmaient tout aussi illusoirement sur la pluie d’euros qui allait se déverser sur leur misère.

Culturellement, il faut bien comprendre que la langue ukrainienne c’est, en gros, du russe auquel on a changé la graphie de quelques voyelles (и et ы deviennent i et и) et quelques mots ("tak" et "nie" au lieu de "da" et "niet" pour "oui" et "non"). En outre l’ukrainien parlé à l’ouest emprunte beaucoup de vocabulaire à la Pologne contrairement à l’ukrainien parlé à l’est. Il en résulte que c’est le russe qui est parlé quasiment par toute la population et que tout le monde comprend et non l’ukrainien (certaines régions ne le parlent pas du tout). Donc même les Ukrainiens les plus allergiques à la Russie sont « russophones ». Il y a peut-être des origines ethniques différentes selon les régions, mais il n’y a pas de fracture culturelle contrairement à ce que les médias essaient de nous vendre quand ils nous parlent de la « partie russophone ».

Les Ukrainiens se foutent royalement de l’Europe et quand ils auront compris qu’on leur a menti et qu’ils n’ont rien à gagner de ce côté-là, les plus réfractaires réaliseront certainement qu’il est plus facile de se tourner vers un partenaire qui n’a plus rien à voir depuis longtemps avec l’URSS et avec lequel ils partagent la langue et l’histoire que vers cette construction hétéroclite qu’on nomme l’Union Européenne. Un agglomérat construit sciemment de telle façon qu’il ne pourra jamais devenir une puissance politique et devra de fait, par le biais de l’OTAN, rester jusqu’à sa fin, que j’espère proche, sous la coupe des Etats-Unis (eux-mêmes sous la coupe de ...) et prendre en permanence des décisions qui vont à l’encontre des intérêts de ses populations.

Quand j’écris ces lignes j’ignore le résultat du référendum en Crimée, mais franchement un score à moins de 80% en faveur du rattachement à la Russie m’étonnerait beaucoup. Pas à une contradiction près, les médias main Stream reconnaissent que ce référendum est une formalité, mais ne peuvent s’empêcher de suspecter à l’avance des irrégularités dans le scrutin et des bourrages d’urnes. Quel intérêt ?

Encore une manipulation pour nous convaincre que tout ce qui touche à la Russie est forcément pourri. Un discours dont la validité s’effriterait si deux millions de personnes décidaient librement de rejoindre cette horrible dictature laquelle laisse pourtant ses opposants défiler dans la rue comme n’hésite pas à le relever sans sourciller la presse (sous le titre « Les Russes manifestent contre... ») à chaque fois que mille personnes (à ramener en pourcentage à la population de la Russie) déambulent sous un prétexte ou un autre.

Pareil pour le Venezuela, pays dont le système électoral est, de l’avis unanime de tous les observateurs envoyés sur place, un des meilleurs du monde et totalement infalsifiable (contrairement aux machines à voter américaines) et dont on soutient pourtant sans nuances les manifestations contre un pouvoir massivement et démocratiquement élu. On ne fait pas non plus les gros titres sur le fait que les premiers morts dans les camps des pros et des contres qui ont envenimé la situation proviennent bizarrement de la même arme. Un excellent article ici pour comprendre la situation et l’étendue (preuves édifiantes à l’appui) des manipulations.

Globalement, tout le monde se fout de la démocratie et ce qui a été applaudi hier au Kosovo est condamné aujourd’hui en Crimée par les mêmes. Ce qui m’inquiète ce n’est pas tant le résultat du vote que le prétexte qu’il représente, compte-tenu des intérêts géostratégiques énormes en jeu, prétexte suffisant pour déclencher un conflit aux conséquences qui seraient catastrophiques.

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